« [...] N’est-ce pas le moment d’agir ? Le risque est grand de voir continûment notre qualité de vie se dégrader si rien n’est fait. C’est déjà le cas pour un grand nombre d’entre nous et dans bien des régions sur Terre [...] C’est nous qui écrivons l’histoire, que ce soit passivement en laissant faire les courants dominants présents, en agissant sans véritablement considérer les conséquences de nos actes, ou activement en mettant nos actes en cohérence avec nos valeurs et en les questionnant. [...] »
Extrait du livre Moment d’agir ! Un appel de la jeunesse, coordonné par Martin Rieussec et Gilles Vanderpooten, éditions Jouvence, mars 2013.
Alors que le début 2020 semblait annoncer une nouvelle année forte en mobilisations citoyennes : étudiant·es hongkongais·es défendant leurs droits civils et politiques, militant·es états-unien·nes scandant « black lives matter », chilien·nes chorégraphiant la lutte contre la violence patriarcale, jeunes marchant pour le climat, le covid19 et les mesures de confinement ont vidé, pendant un temps, les rues. Au point que certain·es ont annoncé que « le visage du monde avait changé » ou que « la société ne serait plus jamais la même » ...
Si l’engagement suppose, au-delà des idées, un passage à l’action, qu’il transforme ainsi le rapport entre l’individuel et le collectif (manifestation, chantier de solidarité...), que la dimension spatiale y joue un rôle important (« prendre la rue », « occuper la zad », « coller les murs » ...), quel impact l’urgence sanitaire et ses conséquences (confinement, distanciation sociale...) ont-elles eu sur la mobilisation et le développement de projets collectifs ?
Face à la pandémie, l’action associative a du s’adapter au nouveau contexte de mobilisation des jeunes, dont la précarité s’est, pour beaucoup, accrue. Disparition du collectif, lorsque de nombreux·ses jeunes sont retourné·es vivre chez leurs parents le temps du confinement. Changement de priorités pour tou·tes les jeunes dont les « petits boulots » se sont arrêtés le temps de l’urgence sanitaire, les obligeant à chercher d’autres moyens de subsistance.
Si la solidarité est internationale, elle est aussi locale. Cette dernière dimension s’est renforcée dans un contexte où, les voyages internationaux annulés, de nombreux projets solidaires ont dû être repensés. L’entraide de voisinage s’est renforcée et des projets solidaires locaux ont vu le jour. Parmi les nombreuses alternatives et solutions trouvées pour rompre les barrières spatiales et sociales, l’utilisation d’Internet a permis à des jeunes de se positionner sur la voie de la solidarité.
Du côté du « grand public », la pandémie a donné naissance aux « manifestations au balcon ». Que s’est-il passé pour tou·tes les jeunes, porteur·ses de projets locaux et/ou de solidarité internationale ? Quel impact la disparition des possibilités de mobilité a-t-elle eu sur leur engagement ? Comment l’engagement des jeunes se libère-t il des frontières spatiales et sociales ? Le « jour d’après » donnera-t-il naissance à de nouvelles formes de mobilisation ?
Pour lire la Lettre de l’ECSI dans son intégralité, c’est par ici