Communiqué de presse, 15 septembre 2017 - pour diffusion immédiate
Rapport de la FAO : lutte contre la faim dans le monde, la fin de la fin de l’embellie
Pour la première fois depuis plus de dix ans, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) annonce dans un rapport [1] publié aujourd’hui que le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté cette année. Ce sont 815 millions d’êtres humains qui sont aujourd’hui concernés par ce fléau, soit 11 % de la population mondiale, 38 millions de plus que l’année dernière.
Pour Clara Jamart d’Oxfam France : « C’est un échec honteux pour nos dirigeants et nos institutions internationales. Les avancées que nous avons laborieusement obtenues au cours des dernières décennies peuvent facilement être compromises ; le constat des Nations unies en est une preuve sans appel. Malheureusement, cette inversion de la tendance risque de se confirmer dans les prochaines années, alors que, selon certaines analyses, le nombre de personnes risquant de souffrir de la faim augmentera de 10 % à 20 % d’ici 2050 en raison du changement climatique. »
D’après les Nations unies, cette augmentation de la faim dans le monde est principalement due à la prolifération des conflits violents et aux impacts d’un changement climatique hors de contrôle. La grande famine qui a touché cette année le Soudan du Sud, ainsi que le niveau alarmant d’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Nigéria, en Somalie et au Yemen ont également joué un rôle important dans cette tendance globale.
« La faim n’est pas un problème lié à une pénurie de nourriture. Nous produisons aujourd’hui, à l’échelle de la planète, largement assez de denrées alimentaires pour assurer le droit à l’alimentation de tous. Ce rapport des Nations unies nous rappelle que nous devons mettre en œuvre des solutions politiques durables si nous voulons éradiquer la faim : œuvrer à la résolution pacifique des conflits, limiter drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, et financer l’adaptation au changement climatique des populations les plus vulnérables. Mais aussi investir dans un modèle agricole performant et durable, basé sur les agricultures paysannes et sur l’agroécologie. »
« Alors que le président de la République Emmanuel Macron a lancé il y a quelques semaines les Etats Généraux de l’Alimentation, il est indispensable que la France prenne en compte l’urgence de la situation. S’il permet de générer des profits colossaux pour une poignée d’entreprises agroalimentaires multinationales et de spéculateurs, l’agrobusiness ne permet pas, et ne permettra jamais d’assurer le droit à l’alimentation des plus pauvres. La transition agricole n’est plus une option parmi d’autres, c’est une nécessité. Et la France se doit de la promouvoir sur son territoire, comme dans ses politiques de développement international. »
Notes aux rédactions :