[Café du confinement N°2] Les élements à partager

« Café du confinement » N°2

Retour sur de riches échanges

Le deuxième « Café du confinement » a permis, ce lundi 6 avril à 20 personnes engagées dans 13 associations de solidarité de toute la Nouvelle-Aquitaine de partager sur leurs ressentis en cette période de confinement sur les réalités vécues par leurs partenaires des Suds et sur l’impact de cette crise sur les plus précaires.
Voici quelques éléments partagés lors de cette conférence téléphonique, animée de main de maître par Alain Palu, vice-président du RADSI Nouvelle-Aquitaine.

L’actualité qui fait débat

1. Polémique autour du test des vaccins contre le Covid 19 sur le continent africain.
Comprendre avec l’article synthétique de Jeune Afrique :« Traitement contre le coronavirus, tests en Afrique, une polémique dangereuse »

À la base de la polémique, l’intervention sur LCI de deux experts français qui ont provoqué de très vives et nombreuses réactions des populations africaines.
En RDC le Professeur Jean-Jacques Muyembe (virologue congolais découvreur d’Ebola), chargé pour la RDC d’assurer la gestion de la crise qui lors d’une déclaration, a proposé que son pays soit un terrain d’expérimentation des vaccins. Malgré une rétractation très rapide, la proposition avait déjà provoqué une réaction extrêmement vive dans le pays qui a failli se transformer en émeute dans la capitale.

Cette polémique a donné lieu à plusieurs échanges entre les associations et leurs partenaires au Sénégal, Congo, Burkina, Togo. L’antériorité des partenariats permet des échanges francs et sincères sur des sujets polémiques de cette nature.

2. Plusieurs voix se font entendre sur le continent africain, elles affirment leur volonté et capacité de trouver en leur sein leurs propres réponses à cette crise.
Quelques articles en rendent compte.
Face au Covid-19, l’Afrique se bat et compte sur ses propres forces
Les ambiguïtés de l’action humanitaire
Humilité et solidarité

En France, quel est l’impact de cette crise sur les plus précaires ?

Échanges autour du témoignage de Roger de l’association des sans papiers de la Haute-Vienne et Marie d’Escale solidaire (Limoges) ces deux associations étant adhérentes de la MDH (Maison des droits de l’Homme de Limoges).

L’association des Sans papiers de la Haute-Vienne au sein du collectif « Chabatz d »entrar » accompagne les personnes sans papiers dans leurs démarches administratives, les oriente si besoin vers des services plus spécialisés, les aide dans leur accès aux droits (hébergement, santé...).
Le collectif travaille actuellement plus particulièrement avec une centaine de sans papiers installés dans le squat d’une friche industrielle. Un avis d’expulsion est prévue le 15 juillet prochain.
Le confinement a conduit à la fermeture de la cantine et des ateliers qui se déroulaient sur le lieu, cependant les dons continuent à arriver et permettent aux habitants de continuer de vivre. Sur ce squat la situation n’est pas trop dégradée.

L’association Escale solidaire , favorise le vivre ensemble, c’est un espace d’accueil inconditionnel de toutes les personnes, parmi lesquels des migrants. Les adhérents sont des participants et non des bénéficiaires. Son activité consiste en l’organisation de maraudes et la distribution de colis alimentaires en complément des aides alimentaires.
Depuis le confinement, une ré organisation s’est faite avec l’ensemble des autres associations et le recours à la réserve civique pour continuer d’accompagner les personnes en grande précarité.
La première semaine la réorganisation des aides a été possible, depuis c’est beaucoup plus difficile. Deux exemples illustrent les nouvelles difficultés vécues :
Une femme enceinte, atteinte de maladie chronique une fois accouchée, a été placée en chambre d’hôtel avec son bébé sans alimentation.
Les SDF qui viennent à la rencontre des maraudes sont verbalisés parce qu’ils s’attroupent en attendant leur arrivée.

Deux sentiments forts ressortent de ces échanges, la reconnaissance pour toutes ces mobilisations citoyennes, bénévoles et le sentiment d’impuissance face aux difficultés croissantes pour porter secours aux personnes en grande précarité.

Prochain « Café du confinement » Lundi 13 avril 14h-15h30.
Pour recevoir les codes de la conférence téléphonique s’inscrire ICI