Une tournée sur les indiens du Brésil en Nouvelle-Aquitaine et en Ile de France

Source : Maison des Droits de l’homme de Limoges https://www.mdh-limoges.org/spip.php?article3578

Atia Pankararu, leader de la communauté autochtone des Pankararu et Sebastian Gerlic Président de l’ONG Thydewa étaient en France pour une quinzaine de jours, ils ont participé à des évènements durant le Festival des solidarités en Nouvelle-Aquitaine et à Paris.

Une ONG brésilienne partenaire de la Maison des Droits de l’Homme

Cette ONG brésilienne est en partenariat avec la Maison des Droits de l’Homme depuis 2005, elle s’est spécialisée dans un travail pour renforcer la culture, l’éducation et l’appropriation de l’information auprès des communautés autochtones du Nordeste du Brésil avant d’étendre plus largement son action au Brésil et en Amérique du Sud.

Voici un interview pour questionner les raisons de leur venue en France :

-* En arrivant en France où vous allez intervenir quel est le message que vous souhaitez apporter sur le Brésil ?

Atia Pankararu :

Il s’agit pour nous de montrer en premier lieu ce qui se passe au Brésil, la famine qui s’est considérablement étendue avec le gouvernement de Bolsonaro. Il n’a rien fait pour endiguer le phénomène. En cela l’élection de Lula porte un espoir que la situation s’améliore. La situation est quand même très préoccupante avec la déforestation en Amazonie qui s’est dramatiquement accélérée, l’assassinat d’indigènes dans de nombreuses régions et la prédation généralisée sur les ressources. Je suis un indigène du Nordeste et je peux dire qu’il y a un mépris du gouvernement en direction des indigènes qui ont été laissés tombés notamment sur le plan de la santé et de l’éducation, où on n’a rien fait pour eux.

Qu’attendez vous des publics que vous allez rencontrer ?

Il faut que les peuples et les autorités des différents pays du monde puissent aider à protéger l’environnement, à lutter contre la déforestation, à sauvegarder la biodiversité et la survie des animaux dont de nombreuses espèces sont menacées. Pendant les quatre années de Bolsonaro, c’est comme si le pays avait rétrogradé de 40 ans : les droits humains ne sont plus respectés, les habitants ne sont pas plus respectés. Il faudrait que la France et toute l’Europe prennent conscience des atteintes à l’environnement, s’engagent pour un vrai pacte afin de protéger l’environnement et arrêter ce processus de prédation lié à des intérêts économiques sur l’environnement et les habitants.

Ces dernières semaines il y a différentes délégations du Brésil et notamment d’indigènes qui sont venus en France et en Europe. Quel est le message plus spécifique que vous êtes venus apporter ?

Toutes les voies indigènes sont importantes, c’est essentiel d’ajouter notre voix aux autres voix. La spécificité de l’ONG Thydewa n’est pas non plus de se focaliser sur la cause des indigènes mais vise à faire un travail d’ouverture vers les autres communautés du Brésil et les autres peuples du monde.

« Travailler à l’éducation à la conscience planétaire »

Il ne s’agit pas seulement de protéger l’Amazonie mais aussi l’ensemble de la planète, le capitalisme menace l’avenir du monde, il faut donc plus globalement travailler à l’éducation à la conscience planétaire. S’il y a plusieurs manières de faire pour effectuer ces changements, nous voulons privilégier le dialogue interculturel pour avancer tous ensemble. Il faut comprendre que l’échange sur le plan intellectuel n’est pas suffisant : Il y a l’importance de la tête et il y a aussi celui du cœur et de la spiritualité. Pour nous le recours à la culture et la danse constituent des moyens importants pour notre action.

Pour 2022 le Festival des solidarités a décidé de s’interroger cette année sur l’implication de la jeunesse quels sont les éléments que vous souhaiteriez apporter ?

La participation des jeunes au festival des solidarités est important, il y a la nécessaire prise de conscience de ce qui se passe, qui doit se faire auprès des jeunes. Il est important qu’ils puissent se rendre compte et sentir à quel point c’est important d’agir pour contribuer à ce changement du monde. Nous avons aussi une responsabilité : Comment apprendre de la terre s’il n’y plus de terre ? Il y a l’importance que les jeunes puissent s’impliquer dans la protection de la terre. Les jeunes doivent jouer un rôle principal dans ces nouveaux changements. En effet, les adultes sont de plus en plus dépassés par la rapidité des changements qui sont en cours ce qui les poussent à des formes de traditionalismes. En réalité les jeunes ont plus de conscience pour penser des actions afin de protéger la planète. La jeunesse à une capacité importante de s ‘approprier les moyens de communication. Ils s’impliquent dans les mouvements sociaux, ils savent se coordonner pour agir ensemble et cherches aussi à travailler avec les adultes.

Y a t’il un élément important à ajouter ?

Le monde a tendance à laisser de coté les minorités, les femmes, les pauvres, les homosexuels, les indigènes… c’est dans les minorités que se trouvent les plus grandes richesses, les idéologies les plus adaptées pour aider le changement.

Plus d’information

En savoir plus sur le site de la Maison des Droits de l’homme de Limoges

https://www.mdh-limoges.org/spip.php?article3578